25 décembre 2011

Marcel CZERMAK 24 11 2011 Transsexualisme

Marcel CZERMAK 24 11 2011

Savoir ce qu'est la démocratie est un vrai problème. La nôtre, bien entendu, il est normal d'être à peu près dans les choses sinon on divague.
J'étais dernièrement avec un camarade équatorien, ancien conseiller du président, avec qui je devais faire une conférence. Dans l'auto qui nous y emmenait, nous devisions à propos des démocraties. Chez nous, les administrations, les magistrats, sont intouchables et c'est bien venu car nous sommes adossés à la république. Mais lui, chez lui, ils ne sont adossés à rien. Quelques soient les tribulations, nous devons nous féliciter de pouvoir être pour, ou contre, ou d'avoir à faire à des gens adosser à quelque chose. Même contre, c'est le mérite d'une république d'admettre le contre. Dans le passé pas si lointain, au Chili, à quoi s'adosser ? Je préfère m'adosser à quelque chose donc la question est : A quoi, contre ou avec, sommes-nous appuyer ? C'est une question clinique mais aussi politique.

Quand on discute avec quelqu'un, on se dit qu'on l'écoute. Mais qu'est-ce qu'on entend ? Ecouter peut rendre fou. Dans ce cas, il vaut mieux se fermer les oreilles mais cela ne s'apprend pas à la fac. Ma concierge écoute très bien, mieux que le psychanalyste du quartier. Qu'entend-on quand le cas échéant on ferme les écoutilles ? Ce n'est jamais traité explicitement. Ecouter, est-ce un bien en soi ? Dans mon expérience, j'ai vu que le simple fait d'écouter rend fou, aspirer par les grandes oreilles comme par une grande gueule. Ca mériterait un congrès. Qu'est-ce que l'écoute ?
A l'occasion, je ne veux pas écouter ceux qui disent que j'ai mauvais caractère. Au nom de quoi ? Tout le monde a le droit de s’exprimer en démocratie. Churchill disait de la démocratie qu'elle est le pire des régimes à l'exclusion de tous les autres. Pourtant, lui et De Gaulle ne se privaient pas de dire aux autres de fermer leurs gueules. L'appel du 18 juin n'est pas passé comme une lettre à la poste. Ca se joue à la virgule près ce genre d'histoire.

L'atmosphère, autour des questions relatives au genre, est-il de grammatologie ou de sexologie ? Il est impalpable et ça m'amuse, j'aime bien. J'ai plein de papier, j'essaie de circonscrire le terrain. Lequel choisir ? J'ai ici un intitulé : PRESAGE, Programme de Recherche et d'Enseignement sur le Genre. Avec ça, on a déjà de quoi se taper le cul par terre. Présage ? A proprement parlé, un fantasme. Ce programme s'avance comme démuni, en terrain inconnu, en attendant qu'il innove, comme ça, ex nihilo. Rien que dans la présentation, on trouve des trucs. "Sauter la navigation", c'est tout internet ce type de mention. Il faut savoir d'où on part et quel cap on prend. Savoir où ça va, ce n'est pas évident, parfois on ne sait pas. Ca vaut mieux, d'ailleurs, mais ça reste un cap.

Je suis un peu polémique mais c'est le cadre qui veut ça. Un autre papier : "La science par et pour les femmes dans la société d'hier et d'aujourd'hui". J'ai jamais vu la science par et pour les hommes. J'aimerais que les femmes se mobilisent pour moi. Qu'est-ce que la science a à voir avec les femmes ? Il parait que peu de femmes sont engagées dans les sciences mais à côté de chez moi, il y a l'appartement de Joliot-Curie, une grande dame non docile. Par et pour les femmes, ça veut dire quoi ?

L'institut Emilie Du Chatelet, pour la diversité et la diffusion des recherches sur les femmes, le sexe et le genre. Vaste programme eut dit De Gaulle. Il s'agit de programme d'éducation à l'égalité entre les sexes. Ben oui, il faut qu'on l'apprenne. J'aimerais qu'on me l'enseigne comment faire pour être à égalité avec ma femme. Je ne demande pas mieux qu'on me le dise et mes filles se demanderont comment être à égalité avec les hommes et mon fils se demandera comment être à égalité avec les femmes. Il y a dénégation de l'adresse à un autre en tant qu'autre. Quand on va au pieu c'est avec l'autre. Même dans les couples homosexuels, il y a le même problème de disparité dans les couples. Si l'égalité s'impose dans le droit, on en est loin dans la pratique. Du droit, on le sait depuis longtemps, bien avant le droit de vote acquis aux femmes. Dans la pratique, c'est un immense problème. Moi, je n’ai jamais su comment pratiquer. On en est embarrassé comme un poisson d'une pomme, c'est le sort commun. Des seuls vrais couples que j'ai rencontrés, il y en a au moins un des deux qui est fou, et qui s'emboite dans l'autre, et tout va bien. Sinon, discrèpance, ça discrèpe.
Concernant l'éducation, l'éducation à l'égalité, elle n'a rien à voir avec le ratage des parents, c'est ça l'éducation. "Une éducation (...) oubliant les différences et les inégalités". Ca ferait rigoler les lycéens mais comme ça vient d'en haut ... Voilà ce qui se propose comme doxa de la république. Mais est-ce qu'apprendre l'égalité informe sur la disparité subjective ? On ne connait rien les inégalités. A-t-on idée de ce que l'autre a dans la tronche ? Si on se retrouve au lit, c'est qu'il y a une instance tierce. C'est celle-là qui n'existerait pas, homme ou femme, c'est pareil.

"On ne nait pas scientifique, on le devient" Moi, en aucun cas, je n'étais destiné à devenir médecin. Mais si "on le devient", ça suppose qu'on lutte contre la génétique de la disposition scientifique alors qu'on a cessé de se battre là-dessus depuis le 19e siècle. Sommes-nous dans un combat du 19e ?

Je continue à lire et à pousser le bouchon. L'éducation à l'égalité "dés la naissance". Dans ce domaine, je peux vous promettre que sans la schlague, vous allez vous casser les dents. L'éducation à l'égalité "dans le milieu du travail". Il existe des droits et de nombreuses réticences. Cependant, est-ce la planche à règle, l'Assemblée nationale, qui va trouver la solution ? Je ne sais pas jusqu'où pousser la critique. Tout ça démarre avec un programme d'enseignement sur le genre et des gens qui s'engouffrent là-dedans. Est-ce que les hommes et les femmes arriveront encore à aller au lit ensemble ?

J'ai été invité ce 22 octobre par la Société marocaine de psychiatrie. Printemps arabe ? Il y a eu un changement de direction, c'est désormais des filles, que j'aime beaucoup, très courageuses, qui animent l'institution. Les vieux caciques se sont faits ramassé. Elles ont eu le culot d'organiser à Tanger une conférence intitulée "Identité et sexualité". Il faut le faire dans un pays où il est difficile de parler de sexe et de politique et de religion. Comme il est difficile de se bagarrer en famille, elles ont invités d'honorables étrangers dont votre serviteur. Cordier avait "Du transsexualisme" comme intitulé, et Czermak "La sexuation est-elle un objet politique". Dans l'avion, nous nous sommes arrangés un peu, comme il est usuel, et je lui ai fait mon laïus que vous connaissez bien ici.
Il y avait un intitulé "L'homosexualité". Dans le Coran, il s'agit d'une perversion condamnable. Le problème est que l'OMS a rejeté l'homosexualité de l'échelle des diagnostics. Et je me retrouve comme ce soir, face à des hommes et des femmes, dont certaines étaient voilées. A la pause, certaines de ces femmes viennent me dire à quel point elle me trouve gonflé. Comment peut-on parler de ces choses ? Ensuite, Bernard Cordier aborde le transsexualisme et là, pas de problème. Tous le monde considère ça comme une maladie. Qu'un homme devienne une femme à qui on a coupé les couilles, no problème. Mais les homos, ça, c'est un grave problème.
Ce sont nos problèmes aussi mais grossis. J'apprends des choses venue d'Iran. Les homosexuels sont passibles des pires peines. L'intention du colloque était de savoir comment le terrain se présente. Il y avait l'intitulé "L'homosexuel est-il un homme". Tout ça a une histoire anthropologique.
Autre intitulé mentionnant "une approche culturelle, sociologique, psychologique et neurologique". On ne sait plus où on en n'est. Qu'est-ce que Freud viendrait foutre là-dedans ? Il n'y eu qu'un intervenant pour aborder la question du désir. Un autre nous a appris la perception de l'homosexualité auprès de la jeunesse marocaine d'un point de vue sociologique et a fait un travail super intéressant sur l'énigme.

Je veux rendre hommage à ces filles qui ont eu se culot. Ce serait amusant qu'ici, on prenne ces choses en considération. On l'a vu dans les documents que je présente, c'est plus civilisé, plus soft chez nous, surplombé par les sciences positives et l'éducation nationale. Faut être up to date, mettre les gens au parfum. Les marocains, on les dit arabe alors qu'ils se sentent berbère. Ils considèrent qu'il parle mieux le français que l'arabe. Sauf les lettrés qui sont plus au courant de ce qui se passe en France que de ce qui se passe chez eux. Notre coupe est mal nettoyée. Il faudra reprendre la question du transsexuel et de la sexuation comme objet politique.

Quelque chose indiquait notre dépendance. Qui a financé la Journée marocaine ? Les laboratoires Servier. J'avis honte dans mon hôtel cinq étoiles, inodore, sans saveur. J'aurais préférer un simple grand lit. Au diner de gal offert, tout le monde se tenait à carreaux. Mais vers 1 heure, elles ont commencé à se lâcher et je suis rentré. Et Freud, il est passé où ? Et bien, il revient. Merci.

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